Paroles cachées
Les Paroles Cachées (arabe: الكلمات المكنونة, perse: كلمات مكنونه, Kalimát-i-Maknúnih) sont un ouvrage écrit par Bahá'u'lláh en 1858 (1274 ap.H.[1]), la première partie en arabe et la seconde en persan. Il le nomma à l'origine le "Livre de Fatimah" (Ṣaḥífiy-i-Fáṭimiyyih, Ṣaḥífiy-i-Maknúniyih-Fáṭimiyyih) selon une tradition chiite parlant du "Mushaf de Fatimah", livre que l'Ange Gabriel aurait révélé à la fille du prophète Mohammed pour la consoler de la mort de son père. Si ce livre a jamais existé, il s'est perdu, mais une tradition affirme qu'il sera de nouveau révélé "à la fin des temps" par l'Imám Mihdí.
Les "Paroles Cachées" sont une collection d'aphorismes mystiques, que ‘Abdu'l-Bahá qualifie de "trésors des mystères divins" et qu'il conseille aux baha'is de lire et de méditer nuit et jour, pour que cette sagesse imprègne leur vie quotidienne. En pratique, les "Paroles Cachées" ressemblent aux "Hadith Qudsi" (Traditions saintes) des musulmans, aux "Bénédictions" ou aux "Psaumes" de la Bible. Voici ce qu'en dit Shoghi Effendi (1897-1957) :
Tout de suite après cette source unique de trésors inestimables [le Kitáb-i-Íqán], il faut placer les "Paroles cachées", ce merveilleux recueil de propos inspirés que, tels des gemmes précieuses, Bahá'u'lláh révélait tandis qu'il allait et venait, plongé dans ses méditations, sur les rives du Tigre. Révélé au cours de l'année 1274 AH., partie en persan, partie en arabe, ce recueil fut désigné à l'origine sous le nom de "Livre caché de Fáṭimih", et identifié par son auteur avec le livre du même nom que détient le Qà'im promis, d'après l'islám shi'ah. Dans ce livre se trouvent les paroles de réconfort que, sur l'ordre de Dieu, l'ange Gabriel adressa à Fáṭimih, les dictant à l'Imám ‘Alí, à l'unique fin de la consoler au moment de son cruel chagrin, après la mort de son illustre père. Par son caractère, que l'auteur décrit dans son introduction, on appréciera mieux la portée de ce levain spirituel dynamique, jeté dans la vie du monde pour donner une orientation nouvelle à l'esprit de l'homme, pour édifier son âme et corriger sa conduite : "Voici ce qui est descendu du royaume de gloire ce qui fut révélé aux prophètes d'autrefois par la langue de la puissance et du pouvoir. Nous en avons exprimé l'essence profonde sur laquelle nous avons posé le vêtement de la brièveté, comme un signe de grâce pour les justes, afin qu'ils soient fidèles au covenant de Dieu, qu'ils puissent répondre à sa confiance et recueillir, au royaume de l'esprit, le fleuron de la divine vertu."[2]
Bibliographie[modifier]
- "Les Paroles Cachées" (Kalimát-i-Maknúnih), écrit par Bahá'u'lláh en arabe et en persan, traduit en anglais par Shoghi Effendi puis en français par M.E.B., édité par la Maison d'éditions baha'ies (Bruxelles 1990), ISBN 2-87203-018-2
Notes[modifier]
- ↑ selon une note dont la calligraphie de la main d'‘Abdu'l-Bahá est reproduite dans le livret "The Hidden Words" illustré et trilingue arabe/persan/anglais des éditions "Carmel Publishers" (Chandigarh, Inde, novembre 2002)
- ↑ "Dieu passe près de nous" de Shoghi Effendi, chapitre 8, pp.174-175