Chihríq


Le château de Chihríq est situé au nord-ouest de la province iranienne de l‘Azerbaïdjan occidental et est le lieu où Siyyid 'Alí-Muḥammad Shírází (1817-1850), surnommé le Báb et prophète-fondateur du Babisme, fut emprisonné durant deux ans, de mai 1848 à juillet 1850.
Averti par ses espions que l'influence du Báb ne cessait de croître malgré son emprisonnement dans la forteresse de Máh-Kú, le Grand vizir Ḥájí Mírzá Áqásí du roi de perse Muḥammad Sháh Qájár (1810-1848) décida de l’exiler de nouveau le 10 avril 1848 dans la forteresse montagnarde de Chihríq. En ce lieu, que le Báb lui-même surnomma la "montagne des souffrances" (Jabal-i-Shadíd), les conditions d’incarcération furent plus sévères qu’à Máh-Kú. Au bout de trois mois, il fut escorté à Tabríz pour un procès présidé par le prince héritier Náṣiri’d-Dín Mírzá (1831-1896), puis bastonné. Mais ensuite, en dépit des ordres stricts du Grand Vizir (Amír-Niẓám) au chef des gardes Yaḥyá Khán-i-Kurd, la radieuse influence du Báb conquit de nouveau les cœurs et de nombreuses personalités éminentes se convertir à la nouvelle Foi.
Les œuvres écrites par le Báb à cette époque sont plus mystiques et ésotériques que les précédentes, mais il fut tellement affligé par le cruel martyre de son cher disciple Quddús, le 16 mai 1849, qu’il n’a plus réussi à écrire ni dicter un seul mot durant 6 mois. Voici quelques uns de ces ouvrages :
- Kitáb-i-Asmá’ (le "Livre des Noms", qu’il révéla avant son martyre).
- Kitáb-i-Panj-Sha’n (le "Livre des Cinq Rangs", révélé au printemps 1850).
- L’épître au Grand Vizir Ḥájí Mírzá Áqásí.
- Lawḥ-i-Ḥurúfát ("l’Epître des Lettres").
L’influence croissante du Báb et les sanglantes révoltes des babis de Zanján, du Mázindarán et de Nayríz, poussère le Grand Vizir Taqí Khán (1807-1852) du roi de Perse Náṣiri’d-Dín Sháh Qájár (1831-1896) à le faire exécuter pour éteindre définitivement le feu du Babisme. En conséquence, le Báb fut fusillé dans la cour de la caserne de Tabríz le 9 juillet 1850 vers midi (28ème jour de Sha’bán 1266 ap.H.).
Bibliographie[modifier]
- "La Chronique de Nabíl" (Dawn-Breakers), écrit en persan à la fin du XIXème siècle par Muḥammad-i-Zarandí Nabíl-i-A’ẓam, traduit du persan en anglais par [Shoghi Effendi]], traduit de l'anglais en français par M.E.B. et édité par la Maison d'éditions baha'ies (Bruxelles 1986), D/1547/1986/6 chapitre 17
- "Dieu passe près de nous", écrit par Shoghi Effendi, pubilé par L’ASN des baha’is de France (Paris 1970) chapitre 2