Numération Abjad
La Numération Abjad est un système décimal utilisé depuis le 8ème siècle dans le monde arabe à la place des chiffres indiens, et qui continue d'exister en parallèle avec eux jusqu'à notre époque.
On assigne à chacune des 28 lettres de l'alphabet arabe une valeur numérique selon son rang alphabétique. Les valeurs les plus courantes sont :
ā/' ا | 1 | y/ī ي | 10 | q ق | 100 |
b ب | 2 | k ك | 20 | r ر | 200 |
j ج | 3 | l ل | 30 | sh ش | 300 |
d د | 4 | m م | 40 | t ت | 400 |
h ه | 5 | n ن | 50 | th ث | 500 |
w/ū و | 6 | s س | 60 | kh خ | 600 |
z ز | 7 | ` ع | 70 | dh ذ | 700 |
ḥ ح | 8 | f ف | 80 | ḍ ض | 800 |
ṭ ط | 9 | ṣ ص | 90 | ẓ ظ | 900 |
gh غ | 1000 |
Dans les temps anciens anciens, ce système était utilisé des mathématiciens, mais aussi des savants religieux pour cacher des indications à l'intérieur des mots.
Par exemple, la phrase بسم الله الرحمن الرحيم (bi-smi-llaahi r-rahmaani r-rahiim = "Au nom d'Allah, le Miséricordieux, le Compatissant") correspond à une valeur de 786, en effectuant la somme des diverses valeurs de chacune des lettres de la phrase : 2 + 60 + 40 + 1 + 30 + 30 + 5 + 1 + 30 + 200 + 8 + 40 + 50 + 1 + 30 + 200 + 8 + 10 + 40) ... dans laquelle la valeur du mot "Allah" (Dieu) et 66.
Dans la Foi bahá'íe, le mot "splendeur" / Bahá' (بهاء) vaut 9 (2+0+5+1+1), le nom "porte" / Báb (باب) vaut 5 (2+1+2), le mot "unité" / Váḥid ( واحد ) vaut 19 (6+1+8+0+4) et le mot "totalité" / Kullu Shay' vaut 361 (20+0+30+0+0+300+0+10+1).
C'est en cherchant des indications numériques cachées dans certains mots, que les babis en arrivèrent à déduire que l'année 1260 ap.H. était bien celle où devait se manifester le Qá’im:
Étant donné qu'à ce moment précis du récit, qui vit naître la révélation promise, l'an soixante venait de commencer, il me semble opportun de nous écarter quelque peu de notre thème et de mentionner certaines traditions de Mohammed et des Imams de la foi qui, spécifiquement, font référence à cette année. L'Imám Ja'far, fils de Muḥammad, au moment où on l'interrogea au sujet de l'année au cours de laquelle le Qá'im devait être manifesté, répondit ce qui suit : "En vérité, en l'an soixante sa cause sera révélée et son nom sera répandu au loin". Dans les ouvrages du savant et célèbre Muḥyi’d-Dín-i-'Arabí , l'on trouve plusieurs références à l'année de l'avènement ainsi qu'au nom de la Manifestation promise. Parmi celles-ci, on peut lire : "Les ministres et les partisans de sa foi seront des Persans". "Dans son nom le nom du Gardien ('Alí) précède celui du Prophète (Muḥammad)". "L'année de sa révélation est égale à la moitié du nombre qui est divisible par neuf (2520)." Mírzá Muḥammad-i-Akhbárí, dans ses poèmes se rapportant à l'année de la Manifestation, fait la prédiction suivante : "En l'an Ghars (dont la valeur numérique des lettres est 1260), la terre s'illuminera de sa lumière et, en Gharasih (1265), le monde se remplira de sa gloire. Si tu vis jusqu'à l'an Gharasí (1270), tu verras comment les nations, les dirigeants, les peuples et la foi de Dieu auront été renouvelés. Dans une tradition attribuée à l'imam 'Alí, le Commandeur des fidèles, il est dit aussi : "En Ghars, l'Arbre de la Direction divine sera planté." [1]
C'est aussi en utilisant la même méthode avec les mots Ghiyáth (valant 1511) ( غیاث ) et Mustagháth (valant 2001) ( مستغاث ), écrits par le Báb dans son Bayán, que les azalis en arrivèrent à rejeter l'annonce de Bahá'u'lláh d'être "Celui que Dieu rendra manifeste" annoncé par le Báb, car ils considéraient qu'elle était trop "précoce".
Bibliographie[modifier]
- Overview of the abjad numerological system par Frank Lewis.
Notes[modifier]
- ↑ "Chronique de Nabil", chapitre 3, pp.46-47