Exil de Bahá'u'lláh

Suite à la tentative d'assassinat de Náṣiri’d-Dín Sháh Qájár (1831-1896) par trois babis (Ṣádiq, Fatḥu'lláh et Ḥájí Qásim) le 15 août 1852, une terrible répression s'abattit sur le Babisme. Bahá'u'lláh, l'un des chefs du mouvement, se rendit spontanément aux autorités pour défendre sa cause, mais il fut emprisonné à Téhéran (Ṭihrán) d'août à décembre 1852 dans l'oubliette souterraine du Síyáh-Chál (perse : سیاه چال le "trou noir"), où il reçut la révélation de sa mission.
Comme il bénéficiait des relations d'une famille riche et puissante, ainsi que de l'intervention de l'ambassadeur de Russie, ses ennemis hésitèrent à le tuer comme les autres babis et décidèrent de l'exiler le plus loin possible en espérant sa mort.
Au cours des 40 années de sa vie missionnaire, Bahá'u'lláh fut exilé toujours plus loin à travers le Moyen-Orient, d'abord à Bagdad (Baghdád) en Iraq (1853-1863), puis en Turquie à Constantinople (capitale de l'Empire ottoman 1863) et Andrinople (1863-1868), enfin à la colonie pénitenciaire de Saint-Jean-d'Acre en Palestine (1868-1892), où il mourut.
Exil à Bagdad (1853-63)[modifier]

Bahá'u'lláh quitta Téhéran le 12 janvier 1853 (1er jour de Rabí'u'th-Thání 1269 ap.H.) et voyagea vers Bagdad au cours d'un très rude hiver en passant successivement par les villes suivantes :
Rayy, Ḥasan-Ábád, Qalay-i-Muḥammad 'Alí Khán, 'Alí-Ábád, Kushk-i-Nuṣrat, Bághir-Ábád, Manzaríyyih, Qum, Taláb, Dih-i Táj-Khátún, Jáhrúd, Sìyávashih, Sárúq, Diz-Ábád, Hamadán, Gardani-yih Asad-Ábád, Asad-Ábád, Kangávar, Sahnih, Bísutún, Kirmánsháh, Máhí-Dasht, Hárún-Ábád, Karand, Surkhih Dízíh, Sar-i Pul-i Zaháb, Qasr-i Shírín, Khusraví, Khánaqín ('Iráq), Qizil-Rubát, Sháhribán et Ba'qúbih.
Bahá'u'lláh arriva à Bagdad le 8 avril 1853 (28ème jour de Jamádíyu'th-Thání 1269 ap.H.)
Durant plus d'un mois, il logea dans une maison à Kázimayn, et revint ensuite à Bagdad.
Il partit pour le Kurdistan le 10 avril 1854 (12ème jour de Rajab 1270 ap.H.), où il vécut en ermite sur les montagnes de Sar-Galú près de la ville de Sulaymáníyyih (Takyiy-i-Mawláná)
Il revint à Bagdad le 19 mars 1856 (12ème jour de Rajab 1272 ap.H.), à la demande des babis pour reprendre la direction de la communauté.
Sur le point de quitter Bagdad pour se rendre en exil à Constantinople, Bahá'u'lláh déclara publiquement à son entourage qu'il était "Celui que Dieu rendra manifeste" (le "Promis" annoncé par le Báb) , alors qu'il séjournait dans les jardins de Najíbíyyih (Jardins de Riḍván) du 22 avril (3ème jour de Dhi'l-Qa'dih 1279 ap.H.) au 3 mai 1863 (14ème jour de Dhi'l-Qa'dih 1279 ap.H.). Cet événement est fêté chaque années par les baha'is comme le "festival de Rezvâne".
Exil à Constantinople (1863) et à Andrinople (1863-1868)[modifier]

Bahá'u'lláh partit pour Constantinople le 3 mai 1863 et traversa successivement les lieux suivants fêté comme "un Roi" :
Firayját, Judaydih, Dili-'Abbás, Qarih-Tapih, Saláhíyyih, Dúst-Khurmátú, Távuq, Karkúk, Irbíl, la rivière Záb, Bartallih, Musúl, Zákhú, Jazírih, Nisíbín, Ḥasan-Áqá, Márdín, Díyár-Bakr, Ma'dan-Mis, Kharpút, Ma'dan-Nuqrih, Dilik-Tásh, Sívás, Ṭúqát, Amasia, Iláhíyyih, Sámsún où il embarqua sur un bateau pour se rendre à Synope, Anyábulí et finalement Constantinople.
Bahá'u'lláh arriva à Constantinole (l'actuel Istanbul) le 16 août 1863 (1er jour de Rabí-ul-Avval 1280 ap.H.), mais n'y resta que peu de temps, car il fut de nouveau exilé à Andrinople (l'actuel Edirne), dans la partie européenne de la Turquie) en passant successivement par :
Kúchik-Chakmachih, Búyúk-Chakmachih, Salvarí, Birkás, Bábá-Iskí et enfin Andrinople.
Bahá'u'lláh séjourna à Andrinople du 12 décembre 1863 (1er jour de Rajab 1280 ap.H.) au 12 août 1868 (22ème jour de Rabí’u’th-Thání 1285 ap.H.), et c'est depuis cette ville qu'il annonça sa mission au monde et à ses dirigeants politiques ou religieux.
Exil à Saint-Jean-d'Acre (1868-1892)[modifier]

En conséquence de l'irritation de la Sublime Porte ottomane devant le sanglant schisme opposant baha'is et azalis, il fut exilé en Palestine en passant par :
Uzún-Kúprú', Káshánih, Gallipoli et Madellí, où il embarque pour se rendre en Palestine en faisant successivement escale à Smyrne, Alexandrie, Port-Saïd, Jáffá et Haïfa.
Bahá'u'lláh arriva finalement par bateau à Saint-Jean-d'Acre ( 'Akká) le 31 août 1868 (12ème jour de Jamádíyu'l-Avval 1285 ap.H.).
Il resta emprisonné dans la citadelle d'Acre durant 2 ans, 2 mois et 5 jours … et fut ensuite assigné à résidence dans cette colonie pénitenciaire durant 9 ans.
Bahá'u'lláh passa les 24 dernières années de sa vie, toujours prisonnier de l'Empire ottoman, dans la ville de Saint-Jean-d'Acre et ses environs. Il planta sa tente sur le Mont Carmel en 1891.
Il s'éteignit vers 3 heures du matin le 29 mai 1892 (2ème jour de Dhi'l-Qa'dih 1309 ap.H.) dans le manoir de Bahjí, où il est enterré.

Bibliographie[modifier]
- "Dieu passe près de nous", écrit par Shoghi Effendi, pubilé par L’ASN des baha’is de France (Paris 1970)
- "Dans la Gloire du Père" (une biographie de Bahá'u'lláh) écrit par H.M. Balyusi, édité par la Maison d’éditions baha’ies (Bruxelles 2005), ISBN 2872030689
- "La Révélation de Bahá'u'lláh", écrit par Adib Taherzadeh, édité en 4 volumes par la Maison d’éditions baha’ies (Tome 1 = Bagdad 1853-63, Tome 2 = Andrinople 1863-68, Tome 3 = Acre 1868-77 et Tome 4 = Bahji 1877-92)
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'Akká vers 1880
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Caserne d'Acre, où fut incarcéré Bahá'u'lláh
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Cellule de Bahá'u'lláh dans la citadelle d'Acre
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Cellule de Bahá'u'lláh dans la citadelle d'Acre
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Plan de l'étage occupé par les baha'is dans la citadelle d'Acre
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Plan d'Acre avec les différents lieux de résidence de Bahá'u'lláh
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Maison de 'Abbúd à 'Akká
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Maison de 'Abdu'lláh Páshá à 'Akká
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Jardin de Riḍván près de 'Akká
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Maison de Bahá'u'lláh dans le jardin de Riḍván près de 'Akká
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Maison de Bahá'u'lláh à Mazra'ih
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Manoir de Bahjí
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Maison de Haïfa occupée un temps par Bahá'u'lláh
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Caverne d'Elie et monastère du Carmel
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Mont Carmel vers 1894
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Entrée du mausolée de Bahá'u'lláh à Bahjí